image not found
Contact the firm

La table-ronde autour des fake news : interview de Jérôme Tichit, journaliste à BFM

The by Florence SIX, GESICA SIEGE ADMINISTRATIF

Gesica News : Vous êtes journaliste pour BFM, quels parallèles faites-vous entre les professions d’avocat et de journaliste ?

Jérôme TICHIT :  Les deux professions doivent faire face aux dérives relatives aux sources d’information. En tant que journaliste, on est confrontés tous les jours à un flux d’informations, émanant d’une multiplicité de sources, blogs, tweets… et se pose en permanence, comme pour la justice, la question de leur vérité. Une contre-vérité énoncée 100 fois reste une contre-vérité. L’affaire récente Dupont de Ligonnes a remis cette logique en lumière de façon très crue. Ici, il ne s’agissait pas tant de fake news, mais d’erreur émanant de la source elle-même, en l’occurrence la police écossaise. Cela a mis en évidence le conflit auquel fait face la profession : la pression, d’un côté, pour diffuser des scoops au plus vite, et de l’autre une exigence accrue en terme de vérification de l’exactitude des faits.

 

Gesica News : Comment réagir face aux dérives des fake news ?

J.T. :  Il faut revenir en permanence aux bases de notre métier. En ce qui concerne le journalisme, les 3 règles essentielles sont : vérifier, vérifier et encore vérifier. Les écoles de journalisme ont encore un rôle capital à jouer pour former aux bonnes pratiques et au respect de la déontologie. Face à ces enjeux, certains médias considèrent qu’il est crucial de rester indépendamment financièrement, de ne dépendre d’aucun annonceur, et de n’attendre de revenus que des ventes en kiosque et des abonnements.

 

Gesica News : Quels autres points communs voyez-vous entre avocats et journalistes ?

J.T. :  Les deux professions sont certainement toutes deux confrontées à une course vers toujours plus de rapidité. Rapidité du lecteur, de l’internaute, et du justiciable, qui sont de moins en moins patients. Les questions de l’adaptation de la déontologie, des exigences au niveau du secret, sont des points communs aux deux professions. Finalement, chacun est obligé de se tourner davantage vers le client et, pour sortir du lot, il faut aller vers la qualité. A l’instar des 20 heures qui ne se contentent plus d’apporter les informations de base mais qui font désormais des enquêtes plus poussées.

Other articles